Dans sa chronique de la semaine dernière, Monsieur Jean-Claude Poitras nous présentait la nouvelle égérie de la maison Guerlain. Dans le journal, la photo de l’égérie mesure 15 x 23 cm. Au bas de l’article, un tout petit paragraphe tout riquiqui composé de quatre petites phrases résume l’exposition Chapeau ! au Musée de la civilisation de Québec. Suite à cette lecture, j’ai eu une poussée d’urticaire. Voici la lettre envoyée à Monsieur Poitras.
http://m.ledevoir.com/culture/actualites-culturelles/336966/le-nouveau-visage-de-guerlain
Monsieur Jean-Claude Poitras,
Dans votre chronique Carnet de style du 26 novembre, vous annoncez en quatre phrases l’exposition Chapeau ! au Musée de la civilisation de Québec. Vous y mentionnez qu’« on y propose également quelques créations contemporaines de modistes d’ici ». Était-ce si difficile de nommer ces modistes ? Le communiqué de presse ne vous en informait-il pas ? Une simple recherche vous aurait fourni les noms de Mireille Racine, Manon Lortie, Elyse De Lafontaine et Lucie Grégoire. Toutes quatre ayant depuis plusieurs années et à maintes reprises reçu les marques d’une reconnaissance internationale.
Vous qui avez fait votre nom dans le milieu de la mode au Québec, vous devez savoir que derrière chaque création il y a un créateur, un couturier, un artisan appelez-le comme vous voulez, mais parlez de lui ! Bon sang, j’ai l’impression qu’on avance nulle part ! Que faut-il faire pour piquer votre curiosité ? Que faut-il faire pour vous intéresser aux grands artisans d’ici ? Les chapeaux ne sont pas votre tasse de thé ? D’accord, mais quand je lis le journal, je veux qu’on m’informe. Est-ce trop demandé ?
Cela fait plus de vingt ans que je travaille dans le milieu de la chapellerie québécoise. Je souhaite depuis toutes ces années que ce qui vient de l’extérieur, ce qui est connu, reconnu, archi reconnu soit en harmonie avec ce qui se fait en parallèle dans les ateliers d’ici. Quand je compare la large place que vous accordez à la nouvelle égérie de la maison Guerlain à l’annonce de l’exposition Chapeau !, je ne trouve aucun équilibre et je me demande pour qui vous écrivez. Pour qui écrivez-vous Monsieur Poitras ?
Lucie Grégoire
cool, merci pour cet article ..
Je suis tellement d’accord avec Mme Grégoire. Visiblement, on est toujours frileux de parler de nos artisans, de nos succès Québécois en diverses catégories. Même le sirop d’érable est plus valorisé ailleurs qu ici. Bravo Lucie, votre article provoquera, j espère une prise de conscience auprès des médias Québécois. Le DEVOIR se doit de nous offrir un article plus consistant sur l’exposition CHAPEAU.
Merci pour ce post 🙂
J’arrive sans doute un peu tard mais je suis d’accord. Toutes les carrières dans le mileu des arts reposent, et se maintiennent, sur ces petites mentions de rien du tout. La reconnaissance d’un public large ne vient que très rarement à la suite d’une première création. Il y a un long, très long chemin en solitaire à parcourir avant d’en arriver à ne serait-ce qu’un tout petit coup de chapeau du public. Et ceci est encore plus vrai pour les chroniqueurs journalistiques : avant d’obtenir son premier billet, il y a, dans la plupart des cas, des centaines et des centaines d’articles sur des sujets plus ou moins passionnants. Humilité ! Humilité ! Humilité ! Et solidarité avec les artistes d’ici. Sans se fermer, au contraire !, à ce qui se fait ailleurs !
J’arrive sans doute en retard mais je suis d’accord. Toutes les carrières dans le milieu des Arts reposent, et se maintiennent, sur ces petites mentions d’apparence bien banales. Nul n’atteint la reconnaissance publique à la suite d’une première création. Il y a une longue, très longue route en solitaire avant d’obtenir ne serait-ce qu’un tout petit coup de chapeau du public. Il en est de même des chroniqueurs journalistiques : avant d’obtenir le privilège de publier un premier billet, il y a des centaines et des centaines d’articles sur des sujets plus ou moins passionnants à pisser au quotidien. Alors, humilité ! humilité ! humilité ! et solidarité avec les artistes d’ici. Ce qui n’enlève rien, bien au contraire, à ce qui se fait ailleurs. Amitiés.
J’arrive sans doute un peu tardivement mais je suis tout à fait d’accord ! Amitiés.
Mieux vaut tard que jamais, et puis j’espère une prochaine conversation… avant l’année prochaine ! Amitiés