Je porte depuis une semaine un chapeau de paille de papier.
Un fedora vert et brun acheté en solde dans une boutique de la rue St-Denis.
Un chapeau de forme masculine que j’aime bien.
Pour ce chapeau, j’ai reçu plusieurs offres d’achat de gens qui n’en portent jamais.
J’ai reçu aussi plein de compliments du genre « J’aime beaucoup votre chapeau », « Où avez-vous acheté votre chapeau ? », « Vous avez un joli chapeau ».
Remarquez qu’on ne me dit jamais « Ce chapeau vous va très bien ». Premièrement il y a le chapeau, deuxièmement il y a moi dessous !
Je pourrais presque faire une chanson sur ce chapeau.
Car quand je le porte, on me regarde de la tête aux pieds. Regards en biais, regards francs, regards envieux, regards appréciateurs.
C’est un chapeau vert comme le printemps. Tout comme le lilas, c’est un plaisir à chaque fois.
Aujourd’hui à la SAQ, les yeux rougis d’avoir pleurer la plus triste nouvelle de ma vie, la caissière m’a complimenté sur mon chapeau.
Yeux bouffis, rougis mais chapeau vert sur la tête, elle m’a dit « J’aime bien votre chapeau ».
Croyez-vous qu’elle m’aurait dit « J’aime bien votre robe ou vos chaussures » ?
À mon avis, non.
Premier coup d’oeil, LA TÊTE. Et sur la tête, LE CHAPEAU .
Voilà un chapeau qui donne du punch même les yeux rougis et bouffis !
Sans coupe de cheveux, sans maquillage.
Que dire de plus.
Juste un dernière phrase.
NE ME DITES SURTOUT PAS QUE VOUS N’AVEZ PAS UNE TÊTE À CHAPEAU.
Lucie Grégoire